Dans un nouveau bâillement, je pose mon regard sur la montre qui orne mon poignet. Elle ne vaut pas grand-chose, mais j’aime croire le contraire. La seule chose qui se remarque facilement, est qu’elle brille. En plus d’être une admiratrice des grandes marques, j’aime aussi tout ce qui brille. Et ma montre brille comme un tas de paillette. L’heure m’annonce que dans quelques minutes, ma journée enfin ma nuit sera terminée. Je vais quitter mon travail alors que d’autres vont seulement partir pour aller travailler, voire même se réveiller. Vivre en total décalage n’est pas le plus facile mais je n’ai pas vraiment le choix. Je suis obligée d’enchainer deux travails afin de m’en sortir financièrement. Pour terminer mes études j’ai dû emprunter un peu d’argent et le rembourser n’est pas évident. Certes je travaille à l’hôpital mais ce n’est pas suffisant, surtout si je veux arriver à me loger mais également à me nourrir. Comme je suis jeune, je peux encore me permettre de dormir très peu. D’ici quelques années ce ne sera plus possible donc je fais en sorte de rembourser mes dettes maintenant.
Après des salutations brèves à mes collègues mais également aux employés de la sécurité, je me retrouve sur la rue. Le soleil se lève tout doucement ce qui ne plonge plus la ville dans un noir profond. Sachant que d’ici à peine deux heures, ma journée recommence déjà, j’ai juste envie de me plaindre. Seulement je ne peux pas je n’aurai même pas le temps de me reposer un peu. Je décide de me dépêcher à rentrer pour aller prendre une douche. Cela me réveille un peu mais pas assez que pour enchainer avec mon autre travail. Je décide donc de partir un peu plus tôt afin d’aller m’acheter un café. Abuser d’une telle substance n’est pas très bon, je le sais mais je n’ai pas d’autres choix si je ne veux pas déjà, la journée à peine commencée, ingurgité des boissons énergisantes et encore plus dangereuses pour la santé.
Je m’arrête donc au
Starbuck. Et je suis loin d’être la seule car une petite file commence déjà à se former. Je patiente et je commande ensuite un
Caramel Macchiatto. Tous les jours j’essaye de varier mes choix et de tester un peu toutes les sortes de boissons. Mais je pense que ce choix est mon préféré. J’y reviens assez souvent. Une fois ma boisson prête je m’avance pour quitter l’établissement. Dans mon empressement je bouscule une personne et renverse son plateau. «
Pardon. » Ma maladresse me perdra. Je suis vraiment mal à l’aise et je ne sais pas comment m’y perdre pour m’excuser sans passer pour une idiote. «
Je suis vraiment désolée. » Je ne sais que dire d’autre. Ma tête parle pour moi et au vu de mes cernes et de ma fatigue, je dois donner l’impression d’avoir fait la fête toute la nuit. Je dois ressembler à ces jeunes qui boivent et sortent à outrance. Comme quoi les apparences peuvent être trompeuses.